Voici un relais d'un article du Vif l'Expres qui devrait porter à réfléchir, au royaume de la malbouffe tout ou presque est permis.
Mon but n'est pas de vous dégouter de la nourriture industrielle (de toute façon il n'est pas possible d'y échapper) mais on peut aisément limiter les dégâts en se rapprochant au maximum des matières premières et prendre le temps de cuisiner
Que se cache-t-il dans votre assiette? Les
faux-semblants de l'industrie agro-alimentaire
Le
Vif Weekend
30/07/13 à 12:08 - Mise à jour à 12:08
Source : Weekend
L'industrie agro-alimentaire, qui doit concilier
bénéfices et exigence de prix bas de la part des consommateurs, use
d'une multitude d'artifices dans ses aliments préparés. Le tout le
plus légalement du monde ! Mais à quel prix pour la qualité
qu'elle nous promet ?
Face à des produits préparés, il est difficile de résister aux
photos alléchantes sur les emballages. On se surprend donc à se
laisser convaincre de les acheter. Et si ce qu'on nous y vendait
n'était pas ce que l'on croyait ? On ne parle pas de viande de
cheval vendue comme viande de boeuf, non ! Mais d'exagérations, le
tout le plus légalement du monde !
La liste qui suit n'est pas exhaustive, mais elle nous apprend une
chose : pour ceux qui ne veulent pas se laisser berner par des
ingrédients sains, mais en quantités minimes, ni par des
faux-semblants, préférez la cuisine maison, avec des aliments de
base choisis en toute connaissance de cause... ou presque...
Faux fromage
Elle vous fait saliver, cette photo de morceau de pizza
alléchante, relié au reste de la pizza par des fils de fromage
fondu... Retombez sur terre ! Ce bon fromage pourrait ne pas contenir
un seul gramme de lait. Cargill, grand fabricant américain
d'ingrédients pour l'industrie agro-alimentaire, a créé deux
variantes de fromage analogue : l'une composée à 15 % de protéines
laitières, d'huile de palme (dont on connaît les méfaits sur la
santé et l'environnement) et de quelques exhausteurs de goût ;
l'autre, appelée "lygomme" composée de trois sortes
d'amidons, de galactomannane et de carraghénane (deux gélifiants)
et d'arômes. Dans ce dernier cas, pas la moindre trace de lait...
mais toute l'apparence du fromage ! Ces préparations fromagères
analogues sont présentes aussi dans d'autres plats préparés, comme
des lasagnes, des hamburgers et autres plats censés contenir du
fromage. La Communauté européenne a autorisé ce fromage analogue à
condition que sa présence soit précisée dans la liste
d'ingrédients. Mais bien malin celui qui saura ce que sont les
galactomannane et carraghénane ! La lecture des ingrédients sur
l'emballage nous en dira donc long...
Notons qu'actuellement, la Belgique semble épargnée, mais
jusqu'à quand ? Et peut-on se fier aux aliments non soumis à
l'étiquetage comme ceux vendus dans des restaurants de type
fast-food ?
Un peu de viande bien assaisonnée ?
Vous préparez un petit plat, avec légumes, viande... et
souhaitez y incorporer un petit goût complémentaire ? Comme ce
délicieux bouillon de viande, dont l'emballage nous montre une
magnifique pièce de viande bien cuite ; ou le cube de bouillon de
légumes, condensé de carottes, persil, oignons, tomates, brocoli,
courgettes... Que nenni ! En fait, il s'agit essentiellement de...
sel ! Sur l'emballage de l'une des marques examinées, il est précisé
"plus de 37 % de sel de mer" ; autrement dit, à éviter
pour préserver notre santé ! Dans le bouillon de poule, on trouve 2
% de graisse de poule et 0,2 % de viande de poule ; dans celui de
viande, tout au plus 3 % d'extrait de viande ; et dans celui de
légumes, qui bat le record : 4,7 % de légumes !
Juste la saveur...
Envie d'un magnifique rôti de veau ? Il semble tellement bon, il
ne peut pas être suspect... Et pourtant ! Ne serait-il pas le
résultat d'un traitement à la transglutaminase, ce que l'on appelle
couramment de la "colle à viande" ou Activa ? Cette enzyme
est utilisée par l'industrie agro-alimentaire pour lier les
protéines dans des aliments qui en sont riches, comme de la viande,
ou du jambon, histoire de lier quelques déchets de bons morceaux de
viande pour en faire... un rôti par exemple, ou un bon jambon ! Ne
vous étonnez donc plus si, au moment de la découpe, vous ne
trouviez plus le sens des fibres ! Sachez cependant que l'utilisation
de cette enzyme peut aussi améliorer la texture de viandes molles ou
exsudatives. Quant aux viandes pâlottes, elles peuvent aussi
recevoir des nitrates et nitrites pour être recolorées, histoire de
leur redonner une certaine virginité aux yeux du consommateur...
Bien qu'autorisés, à quantités limitées, ces nitrites et nitrates
sont cependant accusés de favoriser certains cancers, dont celui de
l'estomac. Vous voulez reconnaître les produits qui en contiennent
beaucoup ? Regardez si les viandes (surtout les jambons !)
contiennent beaucoup d'eau...
La colle à viande est aussi utilisée dans certains laits ou
yaourts, des croquettes de poisson ou encore... les fameux surimis,
imitation de chair de crabe.
Céréales régime...
Vous avez décidé de perdre du poids et pour vous y aider, de
manger des céréales, pour les fibres et toutes les bonnes choses
qu'elles contiennent. Quel paquet choisiriez-vous : la gamme "spécial
régime" ou les céréales pour enfants ? A priori, les
premières seront plus adaptées avec un nom pareil et une jolie
silhouette mince sur le paquet. Et bien détrompez-vous : elles
seront équivalentes ! Ces deux types de céréales tournent autour
des 370 kcal/100 g (363 pour la marque "régime", 382 pour
celles destinées aux enfants), avec respectivement 8 et 6 g de
protéines, 80 et 84 g de glucides et 1.3 et 1.5 g de lipides... La
grande différence entre les deux est dans le type de glucides : dans
les céréales pour enfants, on compte 43g de sucre, contre 17g dans
la marque "régime". Mais n'allez pas chercher les céréales
de régime avec du chocolat blanc par exemple : elles sont plus
riches en calories que les céréales pour enfants, avec 399 kcal aux
100g, contiennent plus de lipides, avec 6.2 g, dont 3.4g de graisses
saturées, bien que plus faibles en sucres, mais dépassant les 23g.
La version aux amandes atteint les 28g de sucre, et celle aux fruits
dépasse 35 g de sucre, dont 9g de fructose...
Là où une différence importante se marque, c'est dans l'indice
glycémique des différents types de céréales : les céréales de
régime sont en effet plus riches en amidon et en fibres. Résultat :
le taux de sucre dans le sang montera moins qu'avec une céréale
plus sucrée, et l'hypoglycémie une heure après les avoir mangées
sera moindre. Donc pas de fringale rapide. Néanmoins, il faut tout
de même insister : ces céréales doivent s'inscrire dans un
petit-déjeuner plus complet, avec du pain et une viande maigre
(jambon), ou un peu de confiture, un fruit et de l'eau... Mais qui le
fait ?
Une soupe vite fait ?
Pour avoir son compte de 5 fruits et légumes par semaine, il y a
une aide facile : la soupe ! Oui, mais pas n'importe laquelle !
L'idéal est de la préparer soi-même : on sait ce qu'il y a dedans.
Mais si vous manquez de temps (ou de courage !) pour la préparer, ne
croyez surtout pas qu'un sachet de soupe à diluer dans l'eau
bouillante fera l'affaire ! Prenons le site d'une grande marque de
soupe déshydratée, et choisissons leur variété au cerfeuil, à
tout hasard, et lisons les ingrédients, en sachant que la
loi
les oblige à commencer par les ingrédients présents en plus grande
quantité, pour aller vers les plus "rares". Et on
lit : "Amidon de maïs modifié, graisse végétale, sel, farine
de froment, pomme de terre, exhausteur de goût (E621), cerfeuil (3,2
%), poireau, oignon, épinards (1,1 %), etc." Autrement dit, ma
bonne soupe ne contient en réalité que quelque 4.3 % de légumes !
Ne soyons pas obtus et allons vers leur soupe de poireaux... 3,2 % de
poireaux ! Par contre, dans tous les modèles, le sel figure en haut
de l'affiche. Et c'est bien ce qu'on leur reproche : d'être pauvres
en légumes et riches en sel...
Surimi
Et bien voilà encore un de ces aliments présentés pour ce
qu'ils ne sont pas ! Dans le surimi que nous trouvons dans nos
supermarchés, pas un gramme de crabe, malgré la belle bête que
certains fabricants osent encore exhiber sur l'emballage, avec tout
de même la mention subtile : "Saveur crabe" ! Qui a dit
qu'il contenait du crabe ? Personne ! Comment est-il produit ? Selon
Wikipédia, il s'agit de filets de poissons étêtés et vidés,
mixés, lavés à l'eau douce, et dont on a éliminé les protéines
solubles (enzymes), le sang, le gras, les tissus conjonctifs. On
obtient ainsi une pâte blanche sans goût, riche en protéines et
pauvre en lipides, à laquelle on ajoute des cryoprotectants pour
améliorer la résistance des protéines au froid : polyphosphates,
sucre, sorbitol. Enfin, on ajoute des additifs tels que fécule (de
pomme de terre ou de blé), du blanc d'oeuf, de l'huile, du sel, du
sorbitol, du sulfate de calcium à la pâte. Et pour faire illusion,
quelques arômes (naturels ou artificiels de crabe, crevette,
langouste, etc.) et colorants (le paprika 'désépicé' est utilisé
pour colorer la surface du surimi en orange) font le reste, avant la
mise en forme pour la commercialisation. Ils sont donc très riches
en conservateurs et autres additifs. Et vu les quantités que nous
pouvons consommer par ailleurs dans d'autres aliments, voilà notre
facture bien alourdie, au risque de dépasser très vite la dose
journalière admissible (DJA). C'est aussi pour cette raison qu'il
vaut mieux éviter ces surimis pour les enfants, qui ont une DJA plus
basse.
100 % pur jus... vraiment ?
Envie d'un bon jus d'orange ? On va devoir vous décourager une
fois de plus... Prenons au hasard la briquette qu'emportent les
enfants. La mention "Avec 100 % pur jus" nous incite à
faire confiance. Et pourtant... En tout petit, sur le côté, il est
inscrit "À base de jus d'orange concentré". Mais
qu'est-ce que cela signifie, enfin ? 100 % pur jus laisse penser
qu'il s'agit d'oranges pressées sans traitement, mais il n'en est
rien : les oranges ont été pressées dans le pays où elles ont été
cultivées, le jus a été porté à ébullition pour faire évaporer
l'eau. À la fin de ce processus, il ne reste qu'un huitième de la
quantité de jus qui se présente sous une forme gélatineuse : le
concentré. Il est alors exporté vers les usines de fabrication des
jus industriels où on lui rajoute de l'eau. Mais est-ce un problème
? D'après l'enquête de Test-Achats, parue dans son édition d'avril
2010, le goût y perd : "Les arômes disparaissent aussi lors de
l'évaporation de l'eau. Ils peuvent être capturés et réincorporés
ultérieurement, mais la saveur originelle est définitivement
perdue. Le traitement à chaud nuit également au goût." (1)
Une orange est déjà naturellement sucrée à raison de 12-15 %,
donc le jus d'orange est, par définition, déjà sucré : le jus
d'orange sans sucre n'existe pas. Mais les fabricants peuvent alors
indiquer la mention "Sans sucres ajoutés" : dans ce cas,
mieux vaut la vérifier en jetant un coup d'oeil à la liste des
ingrédients et le pourcentage de sucre. Car les producteurs peuvent
corriger l'acidité par l'ajout de 15g de sucre par litre de jus
supplémentaires (exprimée en matière "sèche") sans
devoir le mentionner... Entre 15g et 150g, ils doivent indiquer
"Sucré" ou "Avec sucres ajoutés".
Chocolat blanc : du chocolat, vraiment ?
Composé essentiellement de beurre de cacao, de sucre, de poudre
de lait, de lécithine et de vanille, n'est-il pas un peu exagéré
d'appeler cela du "chocolat" blanc, lui qui ne contient
même pas un gramme de cacao ? D'autant qu'il bénéficie de la bonne
réputation du chocolat qui se justifie d'ailleurs surtout pour sa
version noire ! Si au niveau des calories, il est à peu près
équivalent, c'est dans la distribution de ces calories que l'on
remarque une différence : le "chocolat" blanc contenant
quelque 55 à 60 % de sucre, contre 25 à 28 % pour le chocolat noir
à 70 % de cacao, qui s'avère pour sa part plus riche en lipides (40
% contre 30 % pour le "chocolat" blanc).
L'essentiel des différences se retrouve dans les minéraux et
vitamines : le "chocolat" blanc ne nous donne pas ou
beaucoup moins de magnésium, de potassium, de manganèse, de fer, de
cuivre, de zinc ou d'iode. Son seul point positif est une richesse en
calcium plus grande que le chocolat noir. Côté vitamines, il est
plus riche en vitamine A beta-carotène, en vitamine E et en vitamine
B2 (le double du chocolat noir), mais est moins riche en vitamine B1,
B3, B6, B9 et B12...
Tous nos remerciements à Serge Pieters,
diététicien-nutritionniste, président de l'Union Professionnelle
des diplômés en Diététique de Langue Française (UPDLF) pour sa
supervision.
Source :
http://informationsnutritionnelles.fr
Par Carine Maillard