lundi 29 juin 2015

Réséda (Langage des fleurs)

Vos qualités sont l'égale de votre charme
Les résédas sont des plantes herbacées, à feuilles alternes, pennatifides et découpées.
Les fleurs, blanchâtres ou jaunâtres, sont groupées en panicule terminale; elles présentent un calice de 4, 7, ou 8 sépales inégaux persistants, une corole à sépales inégaux et de même nombre que les pétales.
On en connait trente espèces du bassin Méditerranéen et d'Europe.
Le réséda odorant, mignonnette ou Herbe d'amour, à fleurs vert blanchâtre, très odorante, annuel et parfois vivace, est cultivé dans les jardins.
Le réséda des teinturiers ou herbe aux juifs est surtout connu sous le nom de gaude.

 Le réséda était jadis cultivé par nos grands-mères pour son parfum exquis, léger et sucré. On l'a malheureusement délaissé car sa floraison vert pâle attire les abeilles et non l'oeil de nos contemporains. Redécouvrez-le et réservez-lui une place près de la maison pour profiter au maximum de ce parfum délicat. Port étalé, floraison prolongée de juin à août. Pour massif, bordure et potée. Hauteur :20 cm. (Semailles)


La Rose et le réséda

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda 
Poème de L. Aragon 

Ce poème est dédié à 4 grands Résistants de droite et de gauche, fusillés par les Allemands :
  • Gabriel Péri : homme politique et journaliste français, membre du Parti communiste, fusillé en 1941
  • Honoré d'Estienne d'Orves : officier de marine français, rallié au Général de Gaulle en 1940, fusillé en 1941
  • Guy Moquet, fils d'un député communiste, fusillé comme otage en 1941, à l'âge de 17 ans
  • Gilbert Dru : il organisa la Résistance dans les milieux de la Jeunesse Chrétienne, fusillé à Lyon en 1944, à l'âge de 24 ans


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